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Vendredi 18 avril 2025
Dans une initiative inédite visant à rapprocher les institutions du pouls du peuple, sept institutions et instances constitutionnelles marocaines se sont réunies dans un pavillon unifié au Salon international du livre et de l’édition de Rabat, qui a ouvert ses portes ce matin, vendredi 18 avril 2025. Cette participation collective s’est déroulée sous le slogan expressif : « Les institutions de gouvernance au service du citoyen ». Ce slogan n’était pas seulement décoratif, mais portait une intention claire de renforcer les ponts de confiance et d’interaction avec les citoyens, en particulier les jeunes et les étudiants universitaires.
Vision partagée et présence unifiée
Le pavillon a été officiellement inauguré à 11h00, en présence des présidents des sept institutions : le Conseil économique, social et environnemental, l’Instance nationale pour l’intégrité, la prévention et la lutte contre la corruption, la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, l’Institution de l’Ombudsman, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, la Commission nationale de contrôle de la protection des données personnelles et le Conseil de la concurrence.
Ce rassemblement inédit reflète une volonté claire d’unifier les efforts et de s’adresser aux citoyens en utilisant un langage simple et direct, dans un espace culturel qui représente une opportunité annuelle d’interaction directe avec divers segments de la société.
Les institutions écoutent et s’engagent
Lors de l’ouverture, Abdelkader Amara, président du Conseil économique, social et environnemental, a souligné l’importance de cette initiative qui s’inscrit dans l’esprit de la Constitution marocaine. Il a expliqué que la participation du Conseil lui permet de s’ouvrir aux citoyens et de les familiariser avec ses rapports, qui abordent des questions directement liées à leur vie quotidienne, de l’emploi et de l’éducation au changement climatique et à la justice sociale.
Amara a déclaré : « L’exposition est une occasion en or de simplifier les recommandations et les propositions que nous produisons, et de les transformer de documents officiels en un débat public animé qui touche aux réalités des gens. »
L’intégrité est une responsabilité collective
De son côté, Mohamed Benalilou, président de l’Instance nationale pour l’intégrité et la lutte contre la corruption, a déclaré que la lutte contre la corruption n’est pas la seule responsabilité des élites, mais plutôt une bataille collective qui commence à l’université et dans l’esprit des étudiants. Dans un discours adressé aux étudiants universitaires, il a souligné que l’engagement des jeunes dans la production d’une pensée critique sur les questions de transparence contribue à bâtir une société saine.
Il a ajouté : « Les étudiants d’aujourd’hui ne sont pas seulement des bénéficiaires, mais des participants actifs au débat public, et nous devons leur fournir des espaces de recherche et de créativité sur l’intégrité d’un point de vue juridique, social et culturel. »
Les médias sont un levier de sensibilisation… et de responsabilisation
Latifa Akharbach, présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), a souligné le rôle de l’instance dans l’accompagnement des transformations médiatiques, notant que les citoyens marocains sont désormais des partenaires de la production médiatique, plutôt que de simples consommateurs passifs.
Elle a déclaré : « Nous ne réglementons pas seulement les médias, mais nous travaillons également à favoriser une culture critique parmi les citoyens, afin qu’ils puissent faire partie du mécanisme d’autorégulation et de surveillance communautaire du contenu. » Elle a ajouté que l’Autorité organise des ateliers ouverts au sein du pavillon pour renforcer la sensibilisation aux médias, en particulier auprès des jeunes, à un moment où il est de plus en plus nécessaire de faire la différence entre l’information et la rumeur.
Les Marocains du monde au cœur du tournoi
L’édition de cette année a été marquée par la présence de l’Émirat de Sharjah en tant qu’invité d’honneur, dans le cadre d’un échange culturel arabe en cours, après l’invité d’honneur du Maroc à la Foire internationale du livre de Sharjah en 2024. Le ministère de la Culture a également accordé une attention particulière aux Marocains à l’étranger à travers un certain nombre d’activités qui reflètent leur contribution à la promotion de l’identité marocaine à l’étranger et leur lien durable avec leurs racines.
Une plateforme de discussion et de responsabilisation communautaire
Le pavillon commun des institutions de gouvernance présente non seulement les rôles de ces organismes, mais constitue également un espace dynamique de discussion ouverte sur un certain nombre de sujets essentiels, tels que les droits de l’homme, la transparence, l’accès à l’information et la protection de la vie privée. Cela fait de ce pavillon un excellent atelier de communication, déplaçant les institutions au-delà des limites des murs épais vers un espace d’écoute et de dialogue.
Un dernier mot du pouls du lieu
Ce qui distingue cette présence institutionnelle au sein de l’exposition n’est pas seulement son symbolisme, mais aussi son interaction réelle avec les visiteurs. A partir d’un couloir au design simple, des dialogues approfondis ont été lancés entre citoyens et représentants des institutions. Ces dialogues ont abordé les préoccupations quotidiennes des citoyens, du coût élevé de la vie aux craintes de l’ère numérique, et ont reposé la question de la citoyenneté sous un angle nouveau : comment être actif et pas seulement exigeant ?
La Foire du Livre de Rabat n’est plus seulement un événement culturel ; elle est devenue une plateforme dynamique pour remodeler la relation entre l’État et ses citoyens, fondée sur le dialogue, la responsabilité et la transparence.