l’équipe news
Samedi 10 mai 2025
Dans une démarche qui reflète l’escalade des tensions dans le sous-continent indien, l’Autorité de l’aviation civile du Pakistan a annoncé samedi matin qu’elle prolongerait la fermeture de l’espace aérien du pays pour 24 heures supplémentaires, après une journée sanglante qui a vu une escalade sans précédent entre Islamabad et New Delhi.
L’autorité a déclaré dans un communiqué officiel que « l’espace aérien pakistanais restera fermé à tous les types de vols jusqu’à midi dimanche », alors qu’il était prévu de le rouvrir à midi le même jour.
Cette décision intervient quelques heures après que les médias ont rapporté une attaque de missiles indiens visant trois bases aériennes pakistanaises, dont la base de Naw Khan près de la capitale, Islamabad. Selon la chaîne pakistanaise Geo Channel, les attaques de missiles sont une réponse indienne à une récente opération militaire dans la région du Cachemire sous contrôle indien, attribuée au Pakistan.
La région connaît des tensions accrues depuis l’attaque visant des touristes à Pahalgam le mois dernier, qui a déclenché une série d’opérations militaires de représailles à travers la frontière de facto au Cachemire et a mis au premier plan des scènes de guerre jamais vues dans la région depuis des décennies.
Malgré la gravité de la situation, le ministre pakistanais de la Défense Khawaja Asif a confirmé dans une déclaration télévisée que « l’Autorité de commandement national n’a pas encore tenu de réunion et aucune réunion officielle n’a été prévue à ce sujet ». Cet organisme est l’un des plus hauts organes stratégiques du pays, supervisant les politiques de défense et nucléaires.
En revanche, le ministre pakistanais des Affaires étrangères a évoqué la possibilité d’une désescalade de la situation si l’Inde mettait fin à son escalade militaire, déclarant : « Si l’Inde s’arrête ici, nous envisagerons à notre tour la possibilité d’arrêter. »
Depuis mercredi dernier, les deux camps échangent des tirs et des frappes aériennes, dans la confrontation la plus grave que la région ait connue depuis des années. Des drones et des missiles à longue portée ont été utilisés, entraînant la mort de plus de 50 civils des deux côtés, dans un contexte de craintes d’une extension du conflit.
Angle d’analyse marocain :
Au milieu de cette escalade, le Pakistan et l’Inde semblent être au bord d’un gouffre dont les conséquences sont difficiles à prévoir. Si les opérations militaires se poursuivent à ce rythme, le trafic aérien mondial pourrait être affecté, d’autant plus que l’espace aérien pakistanais est un couloir stratégique pour les vols en provenance d’Europe vers l’Asie du Sud. Cette tension soulève également des questions importantes sur l’efficacité de la médiation internationale, compte tenu de l’absence de tout signe d’intervention sérieuse des grandes puissances.