L’Équipe News
Samedi, à Rabat, la capitale marocaine, les chefs des institutions législatives africaines ont adopté la « Déclaration de Rabat sur le leadership législatif dans un ordre mondial en mutation », une déclaration qui reflète la vision du continent africain quant à l’avenir de sa représentation internationale et affirme le droit de l’Afrique à un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies, en tant que droit inhérent lié aux principes de justice et d’équité dans la redéfinition de l’architecture de la gouvernance mondiale.
Cette déclaration est intervenue à l’issue de la troisième session de l’Assemblée générale de la Conférence des présidents des institutions législatives africaines (COPSAL), qui s’est tenue à Rabat du 12 au 14 décembre 2025, avec la participation des présidents des parlements et des représentants des institutions législatives de divers pays africains, lors d’une réunion qui reflète l’unité de la vision africaine et sa volonté de renforcer la coordination et la coopération parlementaires aux niveaux continental et international.
La Déclaration de Rabat a réaffirmé l’adhésion à l’ordre constitutionnel, à l’unité et à l’intégrité territoriale des États africains, l’attachement aux normes démocratiques, à la transition pacifique du pouvoir et à l’état de droit, considérant ces principes comme des fondements essentiels pour parvenir à la stabilité politique et à la paix régionale, et permettant au continent de relever les défis contemporains.
La déclaration soulignait également que le renforcement de la position de l’Afrique sur la scène internationale dépendait du renforcement de la gouvernance démocratique interne, du développement des institutions constitutionnelles et de l’activation du rôle des parlements en matière de contrôle, de législation et de diplomatie parlementaire, ce qui reflète la compréhension, par les dirigeants parlementaires, de l’importance d’équilibrer le pouvoir interne et la représentation internationale.
Les présidents des parlements africains ont souligné la nécessité d’un leadership législatif proactif pour relever les défis complexes et croissants auxquels le continent est confronté, notamment le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, le changement climatique et les défis économiques et démographiques, insistant sur le fait que le renforcement de la coordination parlementaire entre les pays africains est un outil essentiel pour répondre efficacement à ces défis.
La déclaration appelait également à doter la Conférence des chefs des institutions législatives africaines d’un statut juridique et d’une reconnaissance diplomatique, lui permettant ainsi de jouer son rôle d’acteur parlementaire unifié capable de représenter le continent dans les forums régionaux et internationaux, et de renforcer son rôle dans la promotion de la solidarité africaine et la construction de partenariats stratégiques multilatéraux.
Les participants ont noté le rôle croissant des parlements dans la prévention des conflits, la promotion de la coopération bilatérale et multilatérale et l’intensification de la solidarité africaine, soulignant que l’octroi à la conférence de privilèges juridiques et diplomatiques est une étape clé pour renforcer l’efficacité de l’action parlementaire continentale et internationale.
Sur le plan démographique et social, les chefs de parlement ont appelé à investir dans la croissance démographique du continent par le biais de politiques et de législations qui soutiennent une éducation de qualité, l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes et le soutien à une transformation économique fondée sur l’innovation, tout en assurant l’inclusion des groupes vulnérables et des personnes handicapées dans des systèmes de bonne gouvernance, afin de garantir un développement inclusif et durable.
Dans le contexte du renforcement des futurs dirigeants, l’adoption de l’Initiative de mentorat législatif (IML) pour former de jeunes dirigeants parlementaires a été annoncée, en plus de l’élargissement des missions d’observation parlementaire pour suivre le rythme des élections et des réformes constitutionnelles, dans le but de renforcer les normes démocratiques et de consolider une culture de transparence et de responsabilité sur le continent.
Sur le plan institutionnel, les participants ont salué la mise en place du Secrétariat de la Conférence des chefs d’institutions législatives africaines à Abuja et l’adoption d’un plan d’action global pour la période 2026-2027, appelant les parlements membres à s’engager à apporter leurs contributions juridiques et financières afin d’assurer la continuité et le dynamisme des travaux de la Conférence.
Les participants ont conclu la session en exprimant leur gratitude au Royaume du Maroc et à son Parlement pour avoir accueilli cet événement continental, et en renouvelant leur engagement à bâtir un continent africain caractérisé par la paix et la stabilité, gouverné par des institutions constitutionnelles fortes et bénéficiant d’une représentation équitable au sein du système de gouvernance mondiale.

