L’Equipe News – A.T.
Dimanche 6 avril 2025 – 18h:42
La question du Sahara occidental est revenue au premier plan de la politique britannique après que le député conservateur Andrew Mitchell, lors d’un débat à la Chambre des communes mardi 1er avril, a posé une question au ministre des Affaires étrangères David Lammy sur la possibilité que Londres se joigne à Washington et Paris pour soutenir l’initiative d’autonomie du Maroc comme solution au conflit régional.
Dans sa réponse, Lamy a expliqué qu'”il y a un dialogue en cours avec nos amis marocains”, soulignant que la position britannique n’a pas changé, mais est en cours de révision. Cette déclaration a soulevé de nombreuses questions sur la possibilité d’un changement imminent de la politique étrangère britannique vers la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, notamment à la lumière de l’élan international croissant en faveur de la proposition marocaine.
Cette discussion intervient dans le contexte du renforcement des relations stratégiques entre le Maroc et le Royaume-Uni, qui se sont accélérées suite à la sortie de Londres de l’Union européenne. Rabat est devenu un partenaire incontournable dans des projets prometteurs, notamment dans les domaines des énergies renouvelables et du commerce.
De nombreux analystes estiment que les intérêts croissants entre les deux pays pourraient pousser la Grande-Bretagne à reconsidérer sa position historique, notamment compte tenu de la pression croissante au sein de la Chambre des communes de la part des députés conservateurs qui soutiennent l’initiative marocaine, influencés par les positions de pays comme les États-Unis, la France et l’Allemagne.
L’universitaire et analyste politique Mohamed El Omrani Boukhbaza a affirmé dans un communiqué que le départ de la Grande-Bretagne de l’Union européenne lui donnait une plus grande marge de manœuvre dans la formulation de ses décisions diplomatiques. Il a déclaré que le Maroc représente un « choix stratégique pour la Grande-Bretagne, compte tenu de son héritage historique stable et de ses solides relations internationales avec les grandes puissances mondiales ». Il a ajouté que le Royaume du Maroc, dans sa vision des relations extérieures, privilégie le respect de son intégrité territoriale comme priorité de toute coopération. La Grande-Bretagne en est bien consciente et, selon lui, cherche à aligner sa position sur la tendance internationale qui soutient l’initiative d’autonomie.
Dans le même contexte, Mohamed Aberkane, professeur de sciences politiques à Nador, a souligné que le changement attendu de la position britannique est étroitement lié aux « succès diplomatiques obtenus par Rabat, qui ont contribué à renforcer son positionnement international et à affaiblir l’argument séparatiste ». Il a souligné que la position de Londres pourrait évoluer grâce à ce qu’il a appelé le « pragmatisme politique » britannique, et sur la base de sa conscience du statut du Maroc en tant que partenaire fiable et acteur régional largement respecté.
Aberkane s’attend à ce que la prochaine phase soit marquée par une « évolution qualitative » de la position britannique sur la question du Sahara, ce qui renforcerait les relations bilatérales et ouvrirait de nouveaux horizons de coopération, notamment dans les régions de la Méditerranée occidentale et de l’Atlantique, sur la base du partenariat historique entre les deux royaumes.
Au vu de ces indicateurs, il semble que la Grande-Bretagne se rapproche d’un moment charnière dans son approche de la question du Sahara occidental, un moment qui pourrait impliquer une reconnaissance explicite de la souveraineté marocaine sur le Sahara, conformément aux changements du paysage international et à ses intérêts stratégiques avec Rabat.