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Suivi – Abdel Fattah Takhim
Dimanche 4 mai 2025 – 16h52
Lors de la première étape de la tournée “Parcours des réalisations” lancée hier par le parti du Rassemblement national des indépendants (RNI) à Dakhla, le chef du parti et Premier ministre Aziz Akhannouch a délivré des messages politiques forts, sans nommer aucun individu. Il s’est notamment adressé à son rival politique, Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD).
“L’acuité du discours politique de certains ne se limite plus à perturber le gouvernement, mais a également commencé à affecter l’image du Maroc en tant qu’Etat et ses réalisations à l’intérieur et à l’extérieur du pays”, a déclaré M. Akhannouch devant une foule de plus de 2.500 personnes, en allusion aux campagnes de critiques visant la performance du gouvernement.
La politique est une affaire, pas des insultes
Le Premier ministre a considéré le changement tangible à Dakhla comme une preuve concrète que « la vraie politique ne consiste pas à lancer des accusations ou à attiser la controverse, mais plutôt à un travail de terrain qui a un impact positif sur les citoyens », ajoutant : « La politique ne consiste pas à insulter et à scepticisme, mais plutôt à obtenir des réalisations tangibles sur le terrain. »
Sur un ton percutant, Akhannouch a déclaré : « Celui qui n’a rien à dire doit se taire et ne pas polluer l’atmosphère », ajoutant que le « chemin des réalisations » n’est pas seulement un slogan électoral, mais plutôt un atelier permanent basé sur une « légitimité électorale et populaire claire », comme il l’a dit.
750 millions de dirhams pour le développement de Dakhla
Dakhla n’était pas seulement le décor du discours politique ; c’était également une présence forte dans le discours d’Akhannouch, où il a révélé l’achèvement de 52 projets stratégiques dans la ville, pour un coût total de 750 millions de dirhams. Ces projets, a-t-il déclaré, comprennent des infrastructures, le développement d’espaces verts et des terrains de jeux locaux, et font partie d’une vision globale de développement royal pour les régions du sud.
Akhannouch a notamment évoqué le port atlantique de Dakhla, le considérant comme « un projet aux racines profondément afro-atlantiques qui constituera un levier économique majeur pour la région et pour le Maroc dans son ensemble ».
Nous n’avons pas encore fini… mais nous travaillons
Akhannouch a souligné dans son discours que le gouvernement n’avait pas encore honoré tous ses engagements, mais a affirmé que « le travail était mené de manière responsable », déclarant : « Les Marocains savent tout, et nous ne sommes pas des menteurs. Nous tiendrons nos promesses, et si nous n’y parvenons pas, nous le dirons franchement. »
Il a également renouvelé l’engagement de son gouvernement à travailler conformément aux directives royales pour réaliser le modèle d’État social et accroître les investissements dans les infrastructures et les programmes sociaux et économiques.
Un message politique entre les lignes
Bien que le Premier ministre n’ait pas mentionné nommément Abdelilah Benkirane, son discours contenait des références directes à la rhétorique de ce dernier, qui a attaqué à plusieurs reprises le gouvernement actuel lors de ses apparitions médiatiques. Akhannouch a réagi en déclarant : « Quiconque a un projet doit le présenter au peuple. Quant aux perturbations, elles doivent être jetées aux ordures politiques. »
A la fin de son discours, il s’est engagé à poursuivre le chemin du « Libre », en déclarant : « Nous irons le visage rouge à la rencontre des citoyens, car il y a de vraies réalisations, et parce que les Marocains veulent du service, pas des maux de tête vides. »
Analyse locale : Dakhla teste l’efficacité du « Parcours de réussite »
De toute évidence, le choix de Dakhla n’était pas arbitraire. Outre son importance en matière de développement, cette station offrait un lieu idéal pour présenter les réalisations du gouvernement aux citoyens. Le plus grand défi reste de savoir dans quelle mesure la « voie des réalisations » parviendra à convaincre l’opinion publique marocaine, dans un paysage politique chargé et conflictuel, notamment à l’approche des prochaines élections.

