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Édité par : Abdel Fattah Takhim
Mardi 15 avril 2025
Dans son exposé semestriel au Conseil de sécurité, lundi 14 avril, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a décrit une nouvelle phase du conflit, présentant l’autonomie sous souveraineté marocaine comme la seule option sur la table pour une solution. Les positions de De Mistura, transmises dans une lettre officielle à l’Agence France-Presse, expriment clairement un changement fondamental dans l’approche de l’ONU sur la question, portée par un élan diplomatique sans précédent et des positions de soutien des grandes puissances.
De la description à l’activation
Les Nations Unies ne se contentent plus de décrire la situation ou d’appeler à la reprise des négociations. Au contraire, son discours s’oriente de plus en plus vers la promotion de la proposition d’autonomie du Maroc au premier plan du débat international comme une voie réaliste et crédible. De Mistura a explicitement appelé à « expliquer les détails de l’autonomie marocaine », soulignant que le moment est venu de capitaliser sur le soutien croissant à la proposition, surtout après que Paris et Washington – les deux membres permanents du Conseil de sécurité – ont affirmé leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
Nouvel élan : soutien clair des États-Unis et de la France
Le changement diplomatique dans le dossier est représenté par deux points clés mis en évidence dans le briefing de Mistura : premièrement, les États-Unis ont renouvelé leur soutien explicite à l’initiative marocaine. Lors d’une rencontre entre le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita et son homologue américain à Washington le 8 avril, Washington a réaffirmé son soutien à la proposition comme « seule base pour une solution juste et durable », la qualifiant de « sérieuse et crédible ».
Le deuxième point concerne la France, qui a toujours soutenu la souveraineté marocaine sur le Sahara, poussant l’Algérie à entrer dans un processus d’apaisement avec Paris après une grave crise diplomatique. De Mistura a décrit ce changement comme un « indicateur positif » qui pourrait contribuer à créer un environnement régional plus calme.
Trois mois cruciaux
Bien qu’il ait souligné que son briefing s’inscrivait dans le cadre d’une « continuité normale », l’ambassadeur du Maroc, Omar Hilale, l’a qualifié d’évolution significative, d’autant plus que le débat international se concentre désormais sur le contenu de l’autonomie plutôt que sur d’autres alternatives. De Mistura a fixé les trois prochains mois comme une échéance critique pour tester la volonté des parties de capitaliser sur le nouvel élan et de confirmer leur sérieux dans la recherche d’une solution finale.
L’Algérie au cœur des questions
Malgré les tentatives des Nations Unies de maintenir la neutralité, de Mistura n’a pas hésité à désigner l’Algérie comme un élément obstructionniste, se demandant si elle continuerait à « utiliser ses outils traditionnels pour contrecarrer le processus politique, ou si elle rejoindrait les rangs de l’histoire ? » Il a exprimé son regret face au manque d’indicateurs positifs dans les relations algéro-marocaines, notant que « l’opportunité existe toujours, mais elle est menacée par des risques ».
Vers un horizon de solutions : la Marche verte comme date symbolique
Avec plus de 110 pays soutenant la proposition d’autonomie du Maroc et des puissances influentes s’y alignant, les observateurs estiment que la question est plus proche que jamais d’une solution. L’ambassadeur Omar Hilale a exprimé son espoir que le 50e anniversaire de la Marche verte, qui tombe le 6 novembre, soit une date charnière pour « mettre fin à un conflit artificiel de longue date », soulignant que le soutien de l’Espagne, ancienne puissance coloniale, ajoute du poids à l’initiative marocaine.
Le conflit du Sahara occidental semble ainsi avoir atteint un tournant critique, au milieu des affirmations internationales du réalisme de l’initiative marocaine et d’un déclin de la présence diplomatique de l’argument séparatiste.