l’équipe news
L’Équipe News – Rédaction : Abdel Fattah Takhim
Lundi 14 avril 2025 – 16:33
Au milieu des tensions politiques qui ont entaché les relations franco-marocaines ces dernières années, un autre type de relation a émergé, qui a résisté aux désaccords et s’est même renforcé : la coopération sécuritaire entre Rabat et Paris, qui constitue aujourd’hui l’un des piliers de la relation entre les deux pays.
La visite du ministre français de l’Intérieur Bruno Rottaud au Maroc et sa rencontre avec son homologue, Abdelouafi Laftit, visent à renouveler et renforcer cette coordination, notamment sur des sujets sensibles comme la délivrance des visas, les documents consulaires, la criminalité transfrontalière et le trafic de drogue. Cette rencontre reflète l’approche pragmatique de Paris, qui stipule : aucun désaccord ne doit primer sur les intérêts communs de sécurité.
Hammouchi… le lien d’or de la coordination
Au cœur de cette collaboration se trouve une figure puissante : Abdellatif Hammouchi, une figure influente de l’establishment sécuritaire marocain. Malgré les divergences politiques apparues entre les deux pays, Hammouchi a maintenu des canaux de coordination ouverts avec ses homologues français sur la lutte contre le terrorisme, l’espionnage et le crime organisé.
Il n’est pas exagéré de dire que la coordination des services de renseignement entre les deux pays ne s’est pas arrêtée même dans les circonstances les plus sombres. L’attaque du Bataclan de 2015 reste l’exemple le plus marquant, les autorités marocaines ayant fourni des informations cruciales qui ont permis de retrouver Abdelhamid Abaaoud, le chef de l’attaque.
Un réalisme sécuritaire qui va au-delà des calculs politiques
Paris et Rabat peuvent différer sur le plan politique et diplomatique, mais en matière de sécurité, le réalisme prévaut. La France, dont les relations avec l’Algérie se trouvent à un tournant critique, considère Rabat comme un partenaire fiable dans la lutte contre le terrorisme et l’immigration irrégulière.
Ce partenariat ne se limite pas à l’échange d’informations, mais s’étend à la formation et à la qualification. Des officiers marocains participent à des stages de formation en France, et le personnel de la protection civile marocaine bénéficie de programmes de formation avancée, dont le plus récent a eu lieu la semaine dernière sur les techniques de recherche de décombres.
un résumé
À une époque de fluctuations politiques fréquentes et d’intérêts conflictuels, la coopération sécuritaire entre le Maroc et la France prouve que certains liens sont plus forts que leurs différences, et que la sécurité reste un pont solide, aussi fragiles soient-elles.